Culture : Sonia SALANON défend la vision de Patrice Talon sur le développement culturel et touristique

Culture : Sonia SALANON défend la vision de Patrice Talon sur le développement culturel et touristique

23 juillet 2021 Non Par Inf'au Zenith
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De plus en plus, les richesses culturelles sont revalorisées par les Africains eux-mêmes, qui ont pris conscience de leur importance dans le processus de développement de leurs pays.

Au Bénin, plusieurs organisations et des personnes physiques aussi travaillent dans ce sens, à l’instar de Sonia SALANON. Cette administratrice de projets culturels, si a fait spécialité en patrimoine tourisme culturel, est actuellement en formation de perfectionnement à l’Institut d’Etudes Supérieur des Arts (IESA arts et culture Paris France). Elle est aussi présidente de l’ONG Flinso Culture Bénin et de l’Association Culturelle pour le Rayonnement et la Promotion de la Culture et du Patrimoine Immatériel (ACRAPPI).

Inf’au Zenith s’est rapproché d’elle pour un échange au sujet de la valorisation des danses patrimoniales. En voici la substance.

Inf’au Zénith : Sonia SALANON, Bonjour ! Vous êtes actrice du monde de culturel, engagée dans le domaine de la valorisation des danses de chez nous. Comment définissez vous les danses patrimoniales ?

Sonia SALANON : Bonjour Inf’au Zénith. Merci pour l’occasion. Les danses patrimoniales sont des héritages laissés par nos ancêtres et qui ont perduré dans le temps, qui résistent aux défis des nouvelles technologies. Elles représentent l’expression de tout un peuple, un langage nécessaire pour la communion, la communication, un langage qui véhicule des messages importants. Ce sont des œuvres d’Arts qui nous identifient en tant qu’Africain.

Autrement, c’est la carte d’identité de l’Africain.Au Bénin, quand on parle des danses Patrimoniales cérémonielles ou royales, il faut comprendre que c’est des danses qui font partie de la liturgie d’une cérémonie religieuse. Ce sont des danses exécutées dans une cour royale lors des cérémonies annuelles d’hommage aux ancêtres.

Inf’au Zénith : En quoi ont-elles une valeur aujourd’hui dans un contexte extrêmement extraverti, et où les jeunes ne s’intéressent plus vraiment à cela.

Sonia SALANON : C’est un constat malheureux je le concède. Mais tout le monde n’est pas endormi par les cultures. D’autres ont commencé le travail avant moi et continuent toujours de faire prendre conscience à la jeunesse de l’importance de s’intéresser à ces richesses culturelles car elles ont une valeur inestimable.

D’ailleurs ce sont les seules choses qu’on peut vendre aux autres. Prenons par exemple la Chine, elle ne vend que sa culture au reste du monde. Donc, c’est un devoir pour nous de travailler pour préserver l’originalité de ce patrimoine culturel et pour le faire découvrir au reste du monde tout en incitant les jeunes à retourner aux sources.

Par ailleurs, en 2008, le patrimoine oral Guèlèdè (danses, chants et poèmes épiques ou lyriques en langue yoruba), a été inscrit par l’Unesco sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité. Cela prouve qu’au Bénin la danse est devenue une valeur sûre. Pourquoi ? parce qu’elle est consacrée, elle est classée, donc quand on classe quelque chose, ça a de la valeur et c’est à nous de faire connaître cette valeur.

Mais force est de constater qu’aujourd’hui, les jeunes ne s’intéressent plus vraiment à cela.

Inf’au Zénith : Nous avons une foultitude de cultures au Bénin, et déjà que chaque culture a une multitude de danses, comment sauver chacune d’elles du naufrage, de l’oubli et du délaissement ?

Sonia SALANON : Et cette diversité de la culture béninoise fait tout le charme du travail que nous entreprenons et qui signifie également que nous avons suffisamment de quoi attirer des touristes dans le pays pour faire du tourisme le fer de lance de notre économie qui ne dépend que du PIB.

Vous savez, Monsieur Thanguy, quand t-on parle des danses d’autres pays, d’autres contrées, les jeunes d’aujourd’hui arrivent à les danser ; mais ce qui concerne nos propres cultures, les danses de chez nous, ils ne les maîtrisent pas. Pour revenir à votre question, pour sauver les danses traditionnelles du naufrage il est très important et très capital de conserver ces danses là quelque part où nous pouvons chaque fois aller apprendre, et en faire un bon usage au moment précis.

Autrement dit, la mise en Place des lieux de transmission, sinon, nos danses patrimoniales sont menacées d’extinction. C’est en cela que je voudrais remercier de tout cœur le professeur Albert Bienvenu AKOHA (que Dieu le soutienne dans sa peine actuelle) et le Professeur Bienvenu KOUDJO respectivement président fondateur et Directeur Artistique du Conservatoire de Danses Cérémonielles et Royales d’Abomey Bénin, et l’Ecole du Patrimoine Africain -EPA Porto-Novo.

Voyez-vous, l’ONG Flinso Culture et l’ACRAPPI pensent mener des actions réflexives, formatives, audiovisuelles numériques, structurantes, événementielles internationales, régionales et locales à fort impact didactique, structurel, socioculturel et socioéconomique dans le sens de la préservation et de la valorisation de ces danses. Et pour y arriver, il faudrait nécessairement conclure des partenariats avec les institutions et mécènes dédiés à la culture, aux arts et à la sauvegarde du patrimoine immatériel.

Inf’au Zénith : le Guèlèdè, vous avez bien fait de l’évoquer, est une richesse inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO aujourd’hui. Un joli français qui ne permet pas aux valeureux conservateur du village de savoir ce que cela rapporte, cette reconnaissance-là. Que répondez-vous, vous en tant que technicienne de la chose ?

Sonia SALANON : À vrai dire, est-ce qu’ils sont sensibilisés sur la question. Je dirais non. Et c’est le véritable problème. Rare sont aujourd’hui ceux qui continue de tailler d’importance à ce rythme et à beaucoup d’autres d’ailleurs. Le pire, l’avènement des religions occidentales a poussé les jeunes qui devraient prendre la relève et conserver ce patrimoine à déserter le forum. De même que certains dignitaires.Je trouve qu’il incombe au gouvernement et aux acteurs culturels que sommes d’agir efficacement dans ce sens pour encourager et soutenir nos valeureux conservateur du village et de leur faire comprendre l’importance de ce qu’ils conservent. Vous savez, dans le monde, les peuples qui sont conscients de leurs valeurs culturelles, de leurs civilisations, des produits culturels, des opérateurs culturels de leurs pays, ils protègent leur patrimoine soit en faisant des produits de terroir, et puis ces produits de terroir vont prospérer, vont attirer l’attention des gens. Pour que le Guèlèdè puisse s’épanouir davantage et garder sa référence au plan mondial, il faut que nous les professionnelles de la culture fassions la promotion de cette Danse.

Inf’au Zénith : le choix et la politique culturelle de la rupture veulent privilégier le tourisme. Vous devez vous frottez les mains de satisfaction. Mais les choses bougent elles vraiment, surtout avec cette histoire de coronavirus ?

Sonia SALANON : Il faut dire dans un premier temps que le choix et la politique culturelle du Gouvernement du Président Patrice TALON sont non seulement inédits, pertinents, innovants mais surtout audacieux.Nous avons une conception assez originale et futuriste à la fois en termes d’infrastructures, de formation de ressources humaines et de réflexion sur les modèles de gestion. Nous sommes en présence d’un excellent maillage du territoire national.

Cela va, à terme, booster le tourisme au niveau du Bénin car des réflexions et actions sont en cours dans des domaines connexes comme la mise à niveau des réceptifs hôteliers, le secteur de la restauration, des loisirs à travers la création des classes culturelles pour la formation de la relève.

Bref, c’est assez osé et global. Vous savez qu’il y a 12 formes et même plus de tourisme qui existent et il faut faire des choix et surtout par rapport à la crise sanitaire. Il y a aussi le tourisme d’affaires c’est-à-dire les gens qui viennent chez nous et vice-versa.

De ce fait, le Bénin à fait un très bon choix et dans la politique pour la relance du Tourisme au Bénin, après la création de l’ Agence Nationale de promotion des Patrimoines et de développement du Tourisme (ANPT), le président Talon est entrain d’œuvrer sérieusement, surtout quittant la route des pêches jusqu’à ouidah tout est en train d’être aménagé, c’est maintenant ils ont commencé avec les zones touristiques, les plages sont en train d’être aménagées et la route des esclaves, la porte de non-retour est cassée, de plus il y a un grand chantier en cours , le président Talon a décidé de construire en grandeur nature la barque qui amenait les esclaves en Europe et cela doit être un site touristique, il y a la galerie nationale qui ne sera pas loin. Donc c’est un grand chantier.

Je crois que le président Talon a bien vu disons que c’est un visionnaire et les béninois ne seront pas déçu quand-même.

Inf’au Zénith : un mot pour finir?

Sonia SALANON : L’évolution de la vie des Africains sera déterminée leur culture. C’est une culture qui est fondée sur le fonctionnement de la société traditionnelle ancestrale.

Donc je ne peux que dire au peuple africain en général et béninois en particulier de nous aider dans la mission que nous nous sommes donnés de conserver et de valoriser les danses traditionnelles africaines. J’invite également tout le monde les 20 et 21 août prochains au Festival dénommé « Danses Patrimoniales du Bénin » qui se tiendra dans les locaux de la Mairie de Rosny-sous-Bois en France.

Ensemble, faisons de la culture un auxiliaire de développement durable. Je vous remercie.

Inf’au Zénith : Sonia SALANON, Merci. Du courage à vous.

Sonia SALANON : Merci à vous Mr le journaliste.

Propos recueillis par Inf’au Zénith.