Culture : valorisation des danses patrimoniales du Bénin

Culture : valorisation des danses patrimoniales du Bénin

27 juillet 2021 Non Par Inf'au Zenith
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Les Africains prennent de plus en plus conscience de l’importance de la valorisation de leur culture dans le processus de développement de leurs pays respectifs. Dans cette droite ligne, de nombreuses associations et initiatives voient le jour au fil du temps pour travailler à une meilleure connaissance des richesses culturelles diverses des différentes nations.

C’est ce que fait l’ONG Flinso et Accrapi qui organisent de concert, un festival de des danses patrimoniales du Bénin à Rosny-sous-Bois en France. Inf’au Zénith s’est rapproché de sa présidente, Sonia SALANON pour en savoir davantage. Lisez plutôt.

Vous organisez un festival pour faire découvrir les danses patrimoniales du Bénin en France, précisément à Rosny-sous-Bois. De quoi retourne le festival ?

Bonjour et merci pour l’occasion !Le Bénin est une niche de diverses cultures fascinantes qui ont besoin qu’on s’y attarde pour les valoriser et travailler à ce qu’elles soient préservées. En même temps, on ne peut pas faire la promotion de tout ce que le Bénin a comme richesses culturelles.

L’Association Culturelle pour le Rayonnement et la Promotion de la Culture et du Patrimoine Immatériel (ACRAPPI) a opté la valorisation du patrimoine culturel immatériel que sont les chants et danses, notamment à l’étranger.Donc à travers le Festival <<Danses patrimoniales du Bénin» nous allons puiser dans le vaste et riche répertoire d’authentiques danses traditionnelles du pays et les révéler au public international.

Pour ce faire, nous avons fait appel à trois groupes de danses (Pépit’Arts du Bénin, EAC IYA ORISHA et Wéfô Kadanse), à même de faire ressortir la magie des différents rythmes quoique cérémoniel, royal.Ce festival sera aussi un tremplin pour communiquer sur l’histoire de l’ancien royaume du Dahomey, l’actuelle République du Bénin, présenter les actions, les projets et programmes qui se mènent au Bénin dans le champ de la conservation et de la transmission de ce patrimoine et, pour finir, susciter chez le public, l’enthousiasme et l’envie de connaître davantage la culture béninoise et ses pratiques culturelles.

Est-il à sa première édition ? Qu’est-ce qui vous l’a inspiré ?

Oui le festival en est à sa première édition. Ce qui me l’a inspiré ? Je dirai premièrement ma passion pour les chants et danses traditionnelles de mon pays. J’y ai d’ailleurs consacré mes études pour pouvoir nourrir cette passion qui brûle à l’intérieur de moi avec de réelles connaissances.

Deuxièmement, c’est l’envie de faire voyager ce patrimoine et le faire découvrir au reste du monde. Donc dans le cadre de la réalisation de mon PGR (Projet Grandeur Réelle) pour la fin de ma formation de perfectionnement à l’Institut d’Etudes Supérieur des Arts (IESA arts et culture Paris France) en patrimoine tourisme culturel, j’y ai vu une opportunité en harmonie avec les objectifs d’ACRAPPI et de mon ONG Flinso Culture.

La tendance habituelle de la mise en valeur des danses patrimoniales est de les porter vers l’extérieur pour convaincre le public étranger. Or, de nombreux jeunes restent encore à découvrir au Bénin ce que sont ces danses la. Pourquoi ce déséquilibre ?

Si la jeunesse décide aujourd’hui de maîtriser ou de découvrir ces danses patrimoniales au Bénin, elle le fera.Saviez-vous pourquoi le professeur Albert Bienvenu AKOHA a créé le Conservatoire de Danses Cérémonielles Royales d’Abomey ?

Abomey ne mérite pas ce sort. Le Danxomè dont c’est la capitale a été l’une des meilleures créations de la « conscience noire ». Par son degré d’organisation et la qualité de ses valeurs sociétales. Nous devons combattre à tout prix la dégénérescence de ses valeurs. C’est pour cela que AKOHA a créé le Conservatoire.Que faut-il faire ?

Amener le béninois à : Mieux se connaître, Mieux s’admirer, s’aimerMieux s’ouvrir aux autres pour avoir plus confiance en soi et pour être plus créatif, inventif. Je puis aussi vous dire que ce déséquilibre est lié à une difficulté : promouvoir les projets culturels portés par des jeunes au Bénin, c’est une crise de politique culturelle à ce niveau.

En gros, quand un pays n’a pas de politique culturelle, il ne peut pas savoir ce qu’il fait de sa culture, de ses acteurs, de ses opérateurs culturels, ses talents, de ceux qui peuvent faire valoir la particularité ou de l’originalité du pays.

Que va t-il se passer à Rosny-sous-Bois et quelle est la période ?

Beaucoup de choses. La culture béninoise sera présentée autrement au monde à travers plusieurs spectacles inédits. Et pour l’occasion, il y aura, l’Ouverture Officielle – Discours – Exhibitions, Conférence, Débat – Danses, Exposition, Master-class – Gastronomie Béninoise, Grand spectacle des Pépit’Arts du Bénin, EAC IYA ORISHA et Wéfô Kadanse – Créations traditionnelles.

Les différents groupes de danse offriront au public une belle balade à travers différents rythmes et danses cérémonielles et royales du Bénin. Ils présenteront des chorégraphies puisées dans la culture Vodoun et des chants populaires et cultes à travers des instruments de musique traditionnelle du terroir. Donc tout est mis en place pour que dès l’ouverture officielle du festival le 20 août prochain à Rosny-sous-Bois, à côté du drapeau du Bénin, les manifestations vont briller de mille couleurs et que la France et le monde entier soient témoin de ces richesses patrimoniales.

Ce projet exige beaucoup d’engagements financiers. Comment faites vous pour vous en Sortir ?

Disons que ce projet est placé sous le Haut parrainage de la ville de Rosny-Sous- Bois que je remercie encore une fois au passage. Après nous avons fait appel aux mécènes, aux institutions dont nous espérons vivement les retours positifs. Peut-on être danseur et en vivre au Bénin ?

C’est un métier à part entière, les gens sont quand-même formés, il y a des passionnés, il y a aussi des très très grands maîtres de danses. Alors pour revenir à votre question, C’est possible mais il faut être dans des groupes, ceux qui sont dans des groupes comme les ballets nationaux en Afrique en général et au Bénin en particulier existent depuis longtemps.

Je prends l’exemple d’un ancien élève du Ballet National du Bénin, Mathias Ganhounouto c’est son nom, un des danseurs professionnels du Groupe Wéfô Kadanse et initiateur du Festival Zinli wéfô au Bénin. Aujourd’hui il vit de son art et hisse très haut le drapeau du Bénin à l’étranger. C’est pour vous dire que certains professionnels de la danse vivent bien de leur art, mais maintenant quand est ce qu’on devient professionnel? Il faut avoir un contrat pour danser au sein d’une compagnie , d’un ballet, voire un groupe qui soit reconnu au niveau national.

Monsieur Thanguy, voyez-vous aujourd’hui le talent des Pépit’Arts du Bénin ? rendez-vous dans 5 , 10 ans au plus pour voir si on peut être danseur et en vivre au Bénin.

Comment voyez vous l’avenir de la culture immatérielle du Bénin ?

Elle a un avenir prometteur. Vu les différentes actions qui sont entrain d’être menées et la prise de conscience progressive des jeunes de l’importance de ce patrimoine dans le processus du développement du pays, dans quelques années, la culture immatérielle du Bénin sortira de l’abîme pour rayonner au monde.

Un mot pour finir

Nous avons beaucoup de projets à venir mais pour l’instant je convie tout le monde au festival « Danses patrimoniales du Bénin » dont l’ouverture officielle est prévue pour le 20 août prochain et se passera dans les locaux de la mairie de Rosny-Sous-Bois dans le département de la seine-Saint- Dénis en France.

C’est vrai que pour cette première édition, nous avons choisi de mettre en lumière les danses traditionnelles du Bénin mais l’ACRAPPI est une organisation internationale qui s’intéresse au patrimoine culturel immatériel mondial. Ce qui veut dire que nous avons pas mal de choses à réaliser. Donc vous pouvez nous accompagner quelque soit votre lieu géographique.

Propos recueillis par Inf’au Zénith.