Éducation : Quand les apprenants lisent, même en vacances scolaires

Depuis les derniers jours de composition des examens de fin d’années, les écoliers et élèves sont entrés pleinement en vacances. C’est une période de repos et de relaxation très souvent, mais mise à profit par plusieurs apprenants. Grâce à la lecture en bibliothèque, les vacances deviennent un tremplin pour bon nombre d’entre eux, également pour leurs aînés déjà au supérieur. À la bibliothèque Bénin Excellence de Zogbadjê à Abomey-Calavi, entrer dans le quotidien de ces jeunes toujours attachés aux livres en cette période, permet de connaître leurs différentes motivations..

On pourait croire que les vacances pour tous les apprenants de cette génération sont le moment propice de la promenade, du repos incessant, des jobs ou même, la carte blanche pour les jeux vidéos et les médias sociaux. Mais les usagers de la bibliothèque Bénin Excellence démontrent tout le contraire. Au hall de l’imposant bâtiment qui abrite le centre, un parterre d’enfants de tous âges, écoliers à l’apparence et très évadés dans les bandes dessinées et autres ouvrages à leur disposition. On est en Août pourtant, et les portes des classes sont closes comme celles des écoles elles-mêmes.

‹‹ J’aime quand je lis tout le temps ›› lance Miguel, 8 ans. Il entre au CM1 à la rentrée prochaine. Son vis-à-vis, Rostand explique : ‹‹ Ce matin, j’ai joué au football avec mes grands frères, j’ai suivi trois films d’action après, je crois que là, ce serait très bien que je lise aussi. Lire c’est apprendre de nouveaux mots, s’approcher de la perfection en dictée et c’est aussi se faire des amis ››, soutient-il avant d’offrir son large sourire juste après. Il en classe de CM2 lui.

Les filles se font rares sur les chaises comme debout autour des rayons de livres à ce premier niveau de la bibliothèque, qui visiblement est destiné aux écoliers du cours primaire. Leurs aînés du secondaire sont moins nombreux. Ici, la salle est parsemée de quelques jeunes gens, tous aussi concentrés sur les ouvrages qu’ils ont en mains, que sur des smartphones et ordinateurs posés aussi sur les tables chez d’autres.

Les sièges en un nombre important manquent d’occupants. Les livres en mains témoignent du niveau d’études : romans policiers, ouvrages d’arts, de jeunesse, d’histoire et de futures œuvres au programme comme  » Les Fantômes du Brésil  » de Florent Coua Zotti, que Serge, bientôt en 1ère A2 tient en mains. ‹‹ J’anticipe souvent, et c’est de mon habitude ››.

À ce premier étage de l’établissement, on sent une plus grande envie de se cultiver. La concentration est aussi grande que le volume des livres étalés devant ces élèves. Luc vis à un peu moins de 5 kilomètres de la bibliothèque, mais y vient tous les jours puisqu’il sait ce qu’il y trouve, comme il nous le lance en première réponse. ‹‹ Je gagne tout, en étant ici! Mon niveau de langue, mon intelligence, ma capacité d’analyse, ma culture générale, tout en moi gravit un échelon au moins. Je ne gagne par contre rien en restant à la maison, dans des bavardages qui ne m’apportent rien. Je n’avais pas assez de temps de marche pour venir ici au cours de l’année scolaire, donc là c’est le moment ou jamais ›› a-t-il déclaré.

Au supérieur, venir à la bibliothèque lire, n’a pas de période dédiée selon la plupart des étudiants présents. Si certains sont en filière liée à l’informatique et viennent profiter de la connexion de Bénin Excellence, d’autres se densifient dans leur domaine d’études grâce aux ouvrages disponibles.

C’est le cas de Synthia, une des rares jeunes filles s’étant prêtée à nos questions. ‹‹ Je suis en 3 ème année de droit public. Comme nos enseignants nous le chantent, le droit n’est pas dans les amphithéâtres mais dans les textes et ouvrages des milliers de chercheurs dont nous ne manquons d’écrire les noms dans nos cahiers tout le temps. Ici, j’ai accès à tout cela ›› détaille-t-elle.

Dans cette période de vacances, la lecture n’est pas le seul centre d’intérêt des apprenants présents en bibliothèque. Les laboratoires de langues disponibles pour leur formation les passionnent également. On est même tenté de dire qu’ils y affluent plus que vers les rayons.

Inf’au Zénith.