Flambée des prix des denrées alimentaires au Bénin

Flambée des prix des denrées alimentaires au Bénin

29 juillet 2021 Non Par Inf'au Zenith
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Les fruits pratiquement inaccessibles

Dans le marché de Tangbo- Djevié, aux portes de la commune de Zè, les prix des fruits sont à la hausse, comme tous les autres produits sur le marché du Bénin. À près d’une quarantaine de kilomètres de la mégalopole cotonoise, la valeur marchande de ces vivres prisés, et pourtant cédés à vil prix habituellement en ce lieu, est étonnamment élevée. Les commerçantes pointent l’exportation du doigt, criant mévente et flirtant avec la faillite.

Nous sommes à ‹‹ Zè plaque ››, un carrefour rebaptisé par l’appellation populaire. Les voyageurs empruntant la route inter-Etat n°1 s’y arrêtent souvent. Ici, les fruits dans leur grande variété s’offrent en quantité et sur des étalages achalandés des femmes de ce marché. C’est un verger déplacé, ce rond point : Oranges, bananes, ananas, pastèques et biens d’autres fruits jonchent ce que l’on pourrait appelé trottoir et pris d’assaut pas ces dames à la recherche de gain.

Tangbo-Djevié est réputé pour le coût abordable des fruits qui s’y trouvent. Mais ce témoignage ne pourrait être réitéré par tous, en ce mois de juillet 2021 où tout est haut. Les vendeuses s’en plaignent :

‹‹ On ne vend plus, regardez vous-même, c’est très loin de l’affluence habituelle de la clientèle ici! Voyez vous-même, combien de voyageurs prennent la peine de s’arrêter ›› confie dame Colette, toute remontée.

Mais elles ont une idée chacune, des probables causes de ce phénomène. Henriette Ahouandjinou, vend des oranges : ‹‹ La quarantaine d’orange coûte 1.000 f CFA. Ce prix se discute fortement entre les clients et moi, ils veulent que je la cède à 900 f voire 800 f; ce à quoi je suis contrainte parfois. Il y a trois mois, je vendais cette même quantité à 600 f ou même 500 f. J’ignore les causes de cette situation moi ››.

Non loin d’elle, juste en face de la plaque d’indication du nom de ce marché bien au bord de la route inter-État, se trouve dame Afi Zounmenou. Sur son étalage, on aperçoit un peu de tous les fruits, mais avec plus en vue, les pastèques : ‹‹ Le lot de pastèque que je vend à 800 f présentement était à 400 f il y a juste deux mois. Pour moi une seule raison explique ce doublement du prix : il y a pénurie de stock au niveau des cultivateurs dans les champs. Mon dernier arrivage me vient d’hors du Bénin, je m’abstiens de vous dire le pays de provenance. Mais tout proche, plus d’approvisionnement possible, surtout pour les pastèques ››.

Malgré ces plaintes, ça klaxonne, stationne, se renseigne sur les prix auprès de ces commerçantes, toujours insatisfaites des prix proposés. Un peu plus à l’écart, le fruit de la localité se fait remarquer : l’ananas. C’est un produit des territoires du département de l’Atlantique avec les nombreuses exploitations connues et cultivées. Cependant, même chez soi, la hausse des prix dicte sa loi à l’ananas. Celle que nous appelons Judith se propose de répondre à nos questions, malgré la forte réticence de plusieurs autres : ‹‹ La quarantaine de cet ananas moyen est à 3.000 f CFA, c’est plus du double du coût des saisons normales et pluvieuses comme celle-ci. C’est inédit! Toute notre production locale est convoyée au Niger et vendue chèrement là-bas. Ce sont les répercussions qui s’imposent à nous ainsi ›› déplore- telle.

Sur l’idée du gouvernement béninois de réguler l’exportation des produits locaux, toutes celles que nous avons rencontrées au marché de Tangbo-Djevié sont unanimes: c’est une mesure salutaire. Ces vendeuses de fruits croient en une probable amélioration avec cette disposition gouvernementale. ‹‹ Toute notre production ne peut être vendue ailleurs ›› clame fortement une d’entre elles…

Inf’au Zénith.