Une soirée de lecture – spectacle de la pièce de théâtre Tassi Hangbé de Florent Couao-Zotti pour annoncer les couleurs. 

15e édition de l’initiative 72h du livre de Conakry

Une soirée de lecture – spectacle de la pièce de théâtre Tassi Hangbé de Florent Couao-Zotti pour annoncer les couleurs.

Ce samedi à l’espace culturel franco-guinéen de Conakry, les amoureux du beau spectacle mais aussi des livres et de la littérature ont eu droit à une lecture-présentation de l’oeuvre dramaturgique « Tassi Hangbé » de l’écrivain béninois Florent Couao-Zotti. Une présentation de jeunes guinéens qui ont essayé d’entrer dans la peau de personnages très éloignés d’eux par le temps (la piece parle d’une époque qui remonte à plusieurs siècles en arrière) et l’espace (il s’agit de la culture du Danxomè, un ancien grand royaume couvrant toute la partie méridionale de l’actuel Bénin, à près de deux mille kilomètres de Conakry).

Avec des accoutrements un peu sommaires, et la passion des lettres et surtout l’envie de vivre et de faire vivre le contenu de la pièce dans les yeux, les jeunes sur scène ont, de par leurs prestations, accroché un public venus de tous les horizons du monde, et resté concentré jusqu’à la dernière minute de la présentation. C’est l’auteur qui s’en est trouvé très flatté par autant de marque à un rendez-vous des identités du monde où le Bénin est l’invité d’honneur :

« Je suis très honoré par le travail fait par ces jeunes. C’est une mise en espace très intelligente. Ça donne le ton de ce que va être la fête qui démarre ce dimanche » a tout de suite témoigné l’auteur de la pièce qui a décroché le prix Jouvenel de l’académie française. Pour l’écrivain béninois, invité d’honneur, le contenu de la pièce retrace des faits qui correspondent à une réalité historique.

« Du 7e au 20e siècle, s’est développé le royaume du Danxomè sur lequel a régné une femme, Tassi Hangbé. Son nom de pouvoir était un surnom qui signifiait littéralement la voix d’or, d’autant que celle qui était devenue reine à la mort de son frère jumeau, le roi Akaba, avait une excellente voix et chantait plus qu’elle ne s’intéressait à la politique. En héritant du trône de son frère défunt, elle était loin de s’imaginer les méandres et les contours du pouvoir. Elle aura fait face à la haine des hommes, la trahison et les nombreux coups bas. Donc je n’ai fait que reprendre cette histoire que j’ai essayé de romancer également, parce que mes éléments d’inspiration sont très oraux », a expliqué le dramaturge.

Le public, constitué de tous les âges, a témoigné son intérêt pour la soirée bien animée, ouverte par une lecture complète de l’hymne national du Bénin et la biographie de l’auteur à l’honneur. Un peu comme une entrée en matière pour annoncer la grande fête de la rencontre autour du livre à Conakry ce dimanche.

Thanguy AGOI

Journaliste.